Qu'on veuille bien l'admettre ou non, nos looks influencent nos humeurs et notre estime de soi. Et cela vaut aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Cela tient peut-être au fait que nous accordons consciemment ou non notre état d'esprit à nos tenues ou qu'au contraire, nous passons des vêtements qui nous évoquent un sentiment bien particulier qui nous fait nous sentir plus forte. Ou bien nous tombons tout simplement amoureuse d‘un vêtement ou d'un accessoire. Quoi qu'il en soit, la façon dont nous évoluons dans le temps est largement influencée par l'habillement, la coiffure ou les accessoires qui traversent la planète Mode, submergeant les podiums, les pages des magazines et enfin la rue. Pourquoi nous choisissons telle ou telle pièce demeure cependant un mystère. Nous n'avons pas à suivre ces modes mais voguer sur la tendance et se faire belle nous aide définitivement à nous sentir bien ce qui, pour être tout à fait honnête est plutôt pas mal non ? Mais laissons là la psychologie de supermarché et focalisons nous sur une question essentielle : que doit on attendre de la mode pour cette saison 2013 ? Bien qu'on aie clairement vu quelques tendances ressortir pendant les différentes Fashion Weeks, le mouvement serait plutôt au « no tendance » cette saison. Comprenez que rares sont les choses vues sur les podiums qui devraient avoir une influence significative sur la la rue et donc sur le contenu de nos armoires. Le dressing idéal renferme ce que la shoppeuse intelligente y aura mis : des pièces « nouveau luxe » avec, toujours, un œil sur la qualité plutôt que sur la quantité.
L'ART DU CONTRASTEVous souvenez-vous du temps où noir et blanc rimait avec simplicité ? Les podiums du printemps rappelaient cette notion pour ce qui est de la couleur mais certainement pas par les formes tout sauf banales qui ont fait du noir et blanc le buzz de cette saison. Et plus les motifs sont gros, mieux c'est ! Ce qui, au début, semblait n'être qu'une résurgence du passé s'est finalement mué en une véritable tendance forte. Ces imprimés noir et blanc ont retrouvé le chemin des podiums en nous offrant avec bonheur tout un éventail de pièces aux lignes 60 sexy et charmeuses qui rappellent les looks les plus iconiques. Bien entendu, le leader du mouvement n'est autre que le Roi Karl avec les silhouettes monacales mais élégantes du défilé Chanel pendant que les fourreaux géométriques aux teintes pures de Stella McCartney et les cuirs perforés de Proenza Schouler nous apportent la preuve que le noir et le blanc ne sont pas que l'apanage des uniformes des policiers anglais et que tout cela peut devenir parfois très élaboré. Egalement vu chez Marc Jacobs, Narciso Rodriguez, Jil Sander et Céline, un retour aux basiques du noir et blanc, rafraichissant après plusieurs saisons de couleurs franches d'imprimés et de fioritures. 3.1 Philip Lim, Diesel Black Gold, Giles, Michael Kors, Maison Martin Margiela, Mui Mui, Ralph Lauren, Diane von Furstenberg, Oscar de la Renta, Topshop Unique, Marni, Sportmax ont également adopté cette tendance, en faisant l'une des modes qu'il est impossible d'ignorer cet été.
VOILÉESVoici la tendance qui dévoile tout. Ou presque. Cette mode de l'extra-fin est l'un des must de la saison, qu'il soit subtil ou carrément hot, monochrome ou perroquet, cette saison va en révéler plus que d'habitude. Malgré les controverses soulevées par la transparence (qui exclu poignées d'amour, petite brioches et autres bourrelets) et le fait que la plupart de ces pièces n'aient été réservées jusqu'à maintenant qu'aux femmes aux silhouettes de mannequins, cette mode a atteint de nouveaux sommets à New-York, Londres, Paris et Milan. D'accord, principalement à Milan. Les designers ont exploré cette tendance encore un peu plus profondément, transformant la transparence pure en une nouvelle arme de séduction massive pour les femmes en 2013. De nouvelles transparences sont inventées avec des matières ultra légères comme la soie, l'organza ou la mousseline vus chez Roberto Cavalli, Reed Krakiff, Haider Hackermann, Akris, Prabal Gurung, Rick Owens et Donna Karan, parmi d'autres. Contrairement à la transparence « qui conduit à la salle de gym » de 2012, la transparence 2013 dévoile les atouts avec subtilité sans s'étendre sur le reste. On peut ainsi dévoiler ses jambes, ses bras ou pourquoi pas, oui, son ventre.
PAS DE FANFRELUCHES INUTILESAprès les jolis volants de la saison dernière, voici les ruchés qui courent sur les épaules et s'enroulent autour du corps, offrant une nouvelle dimension aux silhouettes affirmées. Oubliées les fanfreluches fifilles, le ruché a pris la vague de la tendance de l'année dernière et revient plus forte que jamais. Il ne s'agit pas ici d'une mode en demi teinte, le ruché doit être affirmé donc gros. Il faut penser Flamenco mais dans l'éventail de couleurs de cette saison. Nicolas Ghesquière pour Balenciaga a d'ailleurs fait preuve d'une grande maestria vestimentaire en présentant un look bi-tendance avec des pièces flamenco fendues jusqu'aux cuisses. Cette fois-ci, on ne se limite pas à la taille ou aux ourlets mais on s'aventure également autour du cou, sur les manches ou du côté des jupes. Frida Giannini pour Gucci a créé des looks pleins de fioritures sans jamais tomber dans le chichiteux avec des ruchés soyeux architecturaux pouvant également prendre des allures de vêtements royaux aux fanfreluches bruissantes autour des bras. Bien qu'ici et là certains aient un peu glissé vers le déguisement, notamment avec les manches ballon par exemple, tout ceci reste très portable. Giannini décrit ce style comme « aristocratique » et explique qu'elle a été inspirée par les travaux de Richard Avedon et Gian Paolo Barbiere autour de la femme avec des icônes comme Marisa Berenson par exemple. Ma préférence va toutefois à la robe asymétrique rose de chez Chloé. Je n'avais jamais vu auparavant un travail aussi saisissant sur une robe. Mais comme je ne suis jamais vraiment satisfaite, je dirais que je l'aurais préférée en blanc…
LA FEMME DOMINANTEAvec l'exposition David Bowie au Victoria & Albert Museum qui a battu tous les records de rapidité de vente de l'histoire, ce n'était qu'une question de temps avant que l'on ne retrouve des touches d'androgénéité sur les podiums. Cela veut dire abaisser la barre pour les hommes mais la monter pour les femmes. Ce n'est cependant pas vraiment un concept nouveau (penser à Madonna dans sa période Dick Tracy plutôt qu'à sa période Guy Ritchie) : Coco Chanel, Marlene Dietrich ou Greta Garbo avaient toutes compris l'importance d'une veste de costume bien taillée. Chez Miu Miu, Miuccia Prada revisite les années 50 avec d'élégants costumes en denim noir doublés en satin duchesse que Grace Kelly ne renierait pas. Chez Louis Vuitton, c'est dans les années 60 que Marc Jacobs s'est attardé avec des répétitions de gros carreaux et parfois de quelques fleurs sur les vestes, tops et leurs jupes coordonnées qui flirtent avec les cuisses, les mollets ou les chevilles mais jamais avec les genoux. Pour son arrivée chez la fraichement rebaptisée maison de couture Saint Laurent, Hedi Slimane a rendu hommage à YSL en se plongeant dans les archives des années 60 et 70 et en réinterprétant les blouses et pantalons cigarette (ma silhouette préférée cette saison, impossible d'être moche dans un pantalon cigarette !) et des robes caftan. Des modifications astucieuses ont permis de conserver l'esprit d'origine en évitant de tomber dans le look « mère de la mariée ». On a ainsi croisé des blazers aux coupes carrées et aux épaules XL chez Stella McCartney et Chanel. Les proportions étaient modifiées, les tailles réajustées et les jupes fendues chez Marc jacobs, Calvin Klein Collection et Balanciaga et on a pu voir à l'occasion, un clin d'œil sexy avec du cuir ou des laçages chez Jason Wu ou Nina Ricci. Cette mode est déjà dans la rue et j'ai pu en voir de très jolies déclinaisons chez Zara, Topshop ou The Kooples. Chez Balmain, Olivier Rousteing a choisi la voie des épaules larges pendant que Victoria Beckham, elle, a renforcé le sex-appeal de son smoking avec un top soutien gorge. Toutes ces réinteprétations du « smok » apportent à son élégance intemporel une touche de chic moderne. On s'approche de la panacée chez Dior avec une réinterprétation plus féminine, pour la veste chez Céline et la jupe chez Alexander McQueen. L'équilibre idéal entre homme et femme…
L'ASIELa mode et l'Asie ont enfin fiat une très jolie rencontre. Aller puiser des références dans cette région du monde est une habitude aussi vieille que la mode mais cette saison, on a pu voir une influence asiatique plus forte que jamais. Les geishas de chez Prada et leurs délicats imprimés, les magnifiques créations de Pucci, l'oppulence nostalgique de l'Indochine, sans oublier les femmes de pouvoir indiennes de Peter Pilotto : ces looks marquent la saison. Echarpes Obi, manches kimono, plis et plissés façon origami et broderies inspirées du plus exotique des continents : chez Prada cette année, jouer les concubines est plutôt bienvenu. Leur interprétation de la geisha moderne est tout simplement un coup de génie. à chaque nouvelle saison, une tendance touche particulièrement mon cœur. Pour le printemps été 2013, c'est celle-ci. On la voit déjà dans la rue à Londres, Paris, Milan et New-York, directement au sortir des podiums et cette mode là est comme faite exprès pour être portée tous les jours. La veste kimono est partout et fait d'ores et déjà partie des pièces indispensables de la garde robe de toute fashionista qui se respecte. Ce qui veut dire que cette coupe ne sera pas un produit feu de paille mais restera une valeur sure qui n'est pas prête de tomber en désamours de la mode. En dehors de chez Prada, le kimono réinventé est également chez Miu Miu, Dries van Hoten, Haider Akermann, Emilio Pucci, Etro, Hermes, Fausto Puglisi, The Row, Mugler, et – hourra il est revenu! - John Galliano.
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