À L’HEURE OÙ ROLLS ROYCE DÉVOILE OFFICIELLEMENT LA CONCURRENTE DE L’ICONIQUE GTC, BENTLEY OFFRE AUX AMOUREUX DE LA MARQUE UNE VERSION ENCORE PLUS MUSCLÉE DE SON FAMEUX W12.

C’est une vieille tradition avec laquelle Bentley renoue aujourd’hui, celle de moteurs gonflés pour une version encore plus puissante qui, depuis 1923, se prénomme « Speed ». Le modèle le plus vendu depuis le renouveau VW de 2002 sacrifie donc avec bonheur à l’augmentation de puissance.

Extérieurement, mis à part des jantes exclusives et un échappement cannelé, rien ne différencie la belle du reste de la production. Sous le capot, la puissance passe, grâce à une nouvelle gestion électronique et une pression de suralimentation modifiée de 567cv et 700 Nm à 625 cv pour 800 Nm, faisant ainsi que la belle GT la Bentley la plus puissante de l’histoire de la marque, tout simplement. Un afflux de puissance supplémentaire qui ne passe pas inaperçue une fois au volant. Une pression du doigt sur le bouton « Start » réveille la bête qui rugit alors avec moins de discrétion que sur la version W12 « de base ». Disons même que ce feulement grave peut provoquer un frisson de plaisir chez le conducteur et le passager et faire tourner les têtes des passants. En ville, la GTC est douce, sait rester civilisée et, à moins d’une accélération un peu trop franche, a la délicatesse de rester discrète. Sur la route, on apprécie le travail des ingénieurs qui ont retravaillé la belle pour la mettre au niveau de ce regain de puissance. Ainsi, les 2230 kg de l’engin virent-il à plat et il est possible d’enchaîner les lacets au volant de la britannique sereinement.

Ce genre de route, si elle permet d’apprécier les qualités dynamiques de la Bentley et de jouer avec les palettes au volant commandant l’excellente boîte auto ZF à huit rapports, n’est peut-être pas le terrain de jeu idéal pour un tel engin.

Son poids et sa taille couplés à sa puissance incitent très vite à lever le pied et enchaîner les courbes à un rythme un peu plus modéré. Cependant, on reste dans une Bentley et la vitesse reste très relative tant celle-ci ne se remarque pas et tant l’auto possède un comportement rassurant. Celui ou celle qui n’est pas pilote de rallye se fera plutôt plaisir sur autoroute ou sur des voies de circulation dégagées aux virages larges. Dans ces conditions, chacun profitera de toute la puissance de la Speed et de ses accélérations qui déchaînent le son du moteur. Avec un 0 à 100 avalé en 4,2 secondes, la sculpturale britannique fait aussi bien qu’une Porsche Panamera Turbo et avec ses 330 km/h de vitesse maxi, elle fait mieux qu’une 911 GT3. Seul bémol : les freins. Sans l’option « céramique et carbone » facturée 12.000€, la pédale de gauche peut vite être à la peine.

En dehors des performances, la vie à bord participe évidemment à l’excellence de l’expérience Bentley. Avec une surface vitrée réduite, on se sent bien à bord, bien enveloppé dans les sièges massant. Cuir, bois précieux ou carbone sont ici chez eux et on remarquera avec satisfaction l’horloge de bord signée Breitling. Tout est tourné vers un confort sans concession avec une touche de sportivité, Speed oblige.